C’est fait, je lui ai tout offert. Il n’y a plus de mensonge, il n’y a plus de cachette. Hier j’ai laissé tomber le dernier rempart qui me séparait encore de mon Maître.
Ma révélation m’a bien sûr mérité une punition exemplaire. Il ne peut en être autrement quand on dévoile à son Maître qu’ on lui a caché des choses; pire encore qu’on lui a désobéi volontairement; qu’on lui a menti; qu’on a triché.
Je suis fière aujourd’hui d’avoir su m’exposer à mon Maître malgré la conséquence. Et quand je pense à toutes ces batailles contre moi-même, à tous ces conflits internes, j’en suis d’autant plus heureuse.
Mon maître me permet de dire ici, qu’il est fier du chemin que j’ai parcouru dans ma soumission, dans son dressage en fait.
Certains auront compris sans doute que le récit que je fais est une conséquence de ma faute. Comme je suis très bonne pour me cacher, je dois maintenant m’exposer. Je dois me révéler publiquement dans toutes mes lâchetés.
J’espère que d’autres soumises se reconnaîtront dans mon histoire. J’aurais apprécié moi-même la lire pour me sentir moins seule, pour mieux me comprendre aussi. Peut-être que ces derniers mois auraient été plus faciles. D’un autre côté, je ne changerai rien. Chacune des étapes et des épreuves que j’ai traversées m’ont rendue meilleure soumise.
Lorsqu’il mon Maître m’a rencontrée, j’étais novice mais déterminée. Je voulais explorer la soumission, l’obéissance, le lâcher prise. Seulement, je n’imaginais même pas le sens de ces mots alors.
Dès le départ, mon Maître exerce un contrôle constant et sans répit. C’est déjà un choc en soi. Il commence par exiger un nouvel habillement. Ça me convient très bien. Je ne refuserai pas d’être plus élégante et sexy. Mon premier défi, c’est son interdiction à ce que je me change au retour du travail et que je porte des pantalons et des pyjamas. J’obéis, difficilement. Je désobéis difficilement aussi. Je n’aime pas tricher. Mais mon confort l’emporte à l’occasion. Je me fais prendre une fois peut-être. Je suis punie. Je sais que je mérite encore plus. Je crée un scénario pour avoir le temps de me changer si mon Maître me demande une photo pour preuve. On en est qu’au début, je me soumets encore selon mes envies et ça va durer quelque temps encore dans différentes sphères.
Il y a des consignes qui seront plus faciles à intégrer et d’autres contre lesquelles je vais me rebeller plus longtemps. Ces consignes ne sont pas nouvelles, elles ont été nommées simultanément au début de la relation. Elles n’ont pas eu le même degré de contrôle à la fois par contre selon l’importance que mon Maître leur accordait. Elles n’ont donc pas eu le même degré d’obéissance non plus de ma part.
La dernière fois que j’ai désobéi concernant mon habillement remonte maintenant à plusieurs semaines. Lorsque je m’habille, c’est pour mon Maître que je le fais : c’est pour lui faire plaisir. Mon bonheur réside dans le fait qu’il est content de moi, qu’il me trouve selon ses gouts et ses envies.
Je suis quelqu’un de paresseux en général. Quand mon Maître m’a obligé à marcher 3 fois par semaine, j’ai grincé des dents. Heureusement pour moi, je venais d’intégrer cette pratique la fin de semaine parce que je venais d’arrêter de fumer et pour me sauver de la maison et de mon ex mari (sympathiquement baptisé Cocu par mon Maître). La marche en semaine a été plus difficile à ajouter dans ma routine. Les premières semaines, il m’est arrivé de ne pas y aller même si je l’avais annoncé. Je préférais flâner dans le salon avec mon verre de vin et mon téléphone. Mon plan était de me précipiter dehors pour offrir une photo au besoin. Même sans un contrôle strict de mon Maître à cet égard, je suis arrivée à me réguler: je n’en ai pas manqué une depuis très longtemps maintenant.
Quand on décide de désobéir, on met beaucoup d’énergie à prévoir un « plan » de secours ou à se convaincre qu’on sera punie sans plus. C’est la même énergie qu’on met quand on décide d’obéir au mieux. La gratification est nettement meilleure dans ce deuxième cas.
Au fil des mois, j’ai quelques fois choisi délibérément de désobéir ici et là. Je me suis octroyée des droits de me masturber et de jouir sans en référer à mon Maître. Je me suis aussi permis certaines décisions quotidiennes comme aller porter une collègue, lire un livre, etc. Les envies et les besoins spontanés ont été difficiles à juguler, mais ils se sont apaisés dans le temps. Je devais apprendre une autre façon de vivre, je devais apprendre que c’est à mon Maître que ma vie appartient.
Malgré que j’ai su dès le début qu’il m’était interdit de communiquer avec d’autres hommes (particulièrement dans un but sexuel), j’ai d’abord poursuivi mes discussions en cours jusqu’à ma rencontre en vrai avec mon Maître, sans le lui révéler bien sûr. J’ai fini par rompre la communication avec chacun d’entre eux lorsque j’ai offert « officiellement » ma soumission à mon Maître. J’étais assez fière d’ailleurs de l’avoir fait à ce moment considérant que c’est pour moi un moyen important de m’occuper dans la tourmente.
J’y suis d’ailleurs revenue en cachette trop facilement par contre lorsque j’y ai été invitée. J’ai été prise la main dans le sac. Je n’avais rien prévu, je n’avais aucun plan. Je pense que je souhaitais être dévoilée, sinon pourquoi je n’ai pas pris les moyens, assez faciles d’ailleurs, de ne pas être découverte.
Ce qui m’amène à mon immense tricherie, mon énorme mensonge, ma désobéissance ultime. Je n’ai jamais obéi à mon Maitre concernant ma consommation d’alcool, de vin en général. J’ai parfois demandé, la plupart du temps non. J’ai été une experte du camouflage. J’ai été stratégique, réfléchie dans ma faute, pendant des semaines, des mois. Hier déjà, mon Maitre m’avait avisée de ne pas demander. Je n’ai pas demandé : j’ai pris un verre au souper de fête de ma fille. 2 verres en fait, et j’en ai pris deux autres à la maison ensuite. Et la veille, mon Maitre m’avait permis 2 verres : je les ai remplis et j’en ai pris un ou deux autres en plus, sans le dire. Et ça toutes les semaines : les exemples sont trop nombreux. Pour la petite histoire, ma consommation bien que beaucoup trop importante est déjà mieux depuis ces quelques mois qu’avant ma rupture et donc qu’avant ma rencontre avec mon Maître. Il n’en demeure pas moins que j’ai menti et triché à ce sujet, ce qui fait de moi une alcoolique fonctionnelle, nommons un chat un chat. J’ai voulu me libérer de mes mensonges par contre, progresser à ce niveau aussi, même si j’aurais pu rester sous le radar longtemps encore je crois. J’essayais de voir comment il serait possible de me rendre à la vérité sans trop de dégât et surtout en étant comprise et accueillie dans mon problème. Je ne savais pas comment me dévoiler, me dénoncer. J’ai commencé à insérer des allusions dans mes compte-rendus pour me révéler dans cette faiblesse. Je préparais ma sortie de l’ombre. Depuis quelques jours, quelques semaines, je sentais que notre relation s’approfondissait, je voulais lui offrir plus, lui offrir tout. Je ne voulais plus qu’il demeure quelque chose hors de sa portée. J’y arrivais peu à peu. Je savais que je serai punie bien sûr bien que j’espérais que la fierté de mon Maitre soit plus importante que la sentence. J’ai fini par lui dire, pas à mon moment choisi par contre. Mais comme je ne voulais pas me tromper moi-même alors que je m’étais promis d’être transparente avec mon Maitre, j’ai plongé et j’ai plongé pour vrai, sans compromis.
Ma faute étant grande, ma conséquence est exemplaire, mais je me sens mieux maintenant que dans mon mensonge.
Au fil de mon récit, je perçois le doigté dont mon Maitre a usé à mon égard. Je vois aussi la confiance qu’il a en moi. Bien que je témoigne de ce que j’ai fait le plus mal dans ma soumission, je comprends mieux ce que mon Maitre veut dire quand il dit que je suis une vraie soumise. J’ai hâte d’explorer la suite avec lui.
Soumise Eva